Comment s’entrainer 10 fois par semaine malgré un emploi du temps chargé et les tentatives d’intimidation
Il y a un mois, le Boyfriend et moi avons commencé un entrainement plutôt intensif basé sur une méthode un peu alternative : le Crossfit endurance. La méthode implique pas mal d’entrainements en salle de gym à soulever des poids.
Autant je m’étais inquiétée de blessures possibles suite à un surentrainement, ou d’un abandon suite à une baisse de motivation (plus communément connue sous le nom de grosse flemme), ou encore parce que la semaine ne contient pas assez d’heures mais aucune de ces difficultés n’a vraiment été un problème. Ce que je n’avais pas envisagé par contre, c’était la bataille de territoire et de légitimité qui allait s’engager avec le manager de la salle de gym – un crétin – et les gros balèzes kékés, les habitués des altères.
1) Y aller pas à pas
Avant de s’imposer 10 entrainements par semaine, on a commencé par y aller 2 fois 30 minutes pendant des mois (un an pour être exact). Tandis qu’aller à la salle de gym est facile, y aller 4 semaines d’affilée n’est pas toujours aussi simple. Il est tentant d’abandonner, simplement parce que l’habitude ne s’est pas encrée.
Mais une fois bien implantée, on n’a plus besoin d’y penser, on y va, c’est tout. Donc en arrivant à Saint-Junien, on est content qu’il y ait une salle de gym, même si c’est sûr que c’est moins anonyme qu’à Munich, et on explique gentiment au « boss », comme il aime s’appeler lui-même, qu’on n’a pas besoin de sa fiche d’entrainements personnalisés, parce qu’on a déjà la nôtre bien rodée. C’est une première petite rébellion par rapport au système qu’il a bien établit dans sa salle de gym, mais on ne le découvrira que plus tard.
2) Planifier ses entrainements et définir ses objectifs
Tout le monde est occupé. Et « je n’ai pas le temps » n’est pas une vraie raison. Soyez honnête et dites simplement que ce n’est pas votre priorité du moment. Si vous décidez que faire du sport est important, vous trouverez toujours un moyen de vous organiser pour libérer des plages horaires. Il suffit de le mettre en haut de sa liste.
Cependant, pour gagner du temps (et rester motivé même si je n’ai aucune auto-motivation), le Boyfriend et moi savons exactement ce qu’on va faire à chaque séance. Du coup, on a l’air sûrs de nous et on commence à gagner en légitimité au sein de cette communauté de machos.
Le manager comprend éventuellement qu’on ne vient (et qu’on ne paye) pas pour marcher sur un tapis ou faire du vélo pendant une heure. Je crois que les gens nous trouvent quand même un peu bizarre avec nos Vibram 5 Fingers aux pieds qui nous valent le surnom de « grenouille » mais rien de bien méchant. Tout va bien… du moins tant qu’on n’utilise les machines de musculation standards.
3) Comprendre que c’est okay d’être débutant
Les vrais problèmes ont commencé quand on a laissé tombé les appareils de musculation pour entrer dans « la cour des grands » en s’attaquant aux poids et à l’haltérophilie. Là, on a compris qu’on n’était pas du tout les bienvenus dans ce cercle fermé dont l’accès semble être limité aux mecs les plus lourds et/ou les potes du manager. Aïl, je suis une meuf, le Boyfriend pèse 75 78 kilos (d’après lui mais alors tout mouillé) et il est clair qu’on n’est pas pote avec le « boss ».
Ça a donc commencé par des hochements de tête entendus entre les musclors signifiants « pfff… amateurs » jusqu’à l’intervention du manager qui nous dit « que là, ça ne va pas du tout, vous ne pouvez pas continuer comme ça » etc … le tout sans nous regarder dans les yeux, intentionnellement de façon insultante et humiliante.
Bref ! Je quitte la salle furieuse et très vexée.
Autant le Boyfriend se contrefiche royalement de ce que les autres pensent de lui, autant pour moi, l’intimidation marche très bien. Je n’ai pas du tout envie d’y retourner.
Sauf que ! on a un entrainement à poursuivre si on veut avoir la moindre chance de finir notre marathon qui est dans 3 mois… Finalement, le Boyfriend, analyste professionnel, m’explique que le manager est un Bully, une personne qui abuse de sa force pour tyranniser les plus faibles… (je mettrais les videurs de boîte de nuit dans cette catégorie aussi si vous voyez le genre). Et selon lui, le mieux à faire dans cette situation n’est pas – comme la plupart des psychologues spécialisés dans la gestion de conflit recommandent – de parler à cœur ouvert de ce qu’on ressent et de dire à l’autre que son comportement est inacceptable mais simplement d’y retourner, de montrer qu’on viendra quoiqu’il en pense et de répondre de la même façon que lui, de manière passive-agressive.
Donc on y est retourné dès le lendemain, et ça n’a pas manqué, il commence à nous regarder de travers dès notre arrivée. Le Boyfriend prend l’initiative pour intervenir avant que l’envie de m’enfuir me reprenne. Il hausse ostensiblement les épaules dans sa direction, et en disant bien clairement « quoi encore ? ». Je sens qu’on va se faire massacrer devant tout le monde et se faire jeter dehors…
Et en fait, pas du tout.
Le maître du lieu commence, même si c’est de façon un peu agressive, à nous expliquer comment faire correctement des power clean. Je suis évidemment très contente d’avoir des conseils parce que la dernière chose dont j’ai envie, c’est de me casser le dos mais pour bien faire passer le message, j’ai ajouté « de façon constructive les commentaires par contre ». Depuis, 0 problème. Et comme tout Bully, si on attaque ne serait-ce qu’un tout petit peu en retour, ils arrêtent.
Depuis, la situation s’est nettement améliorée : on n’est certainement toujours pas ami mais au moins, on peut faire nos entrainements en paix.
4) Comprendre que les gens ne s’intéressent pas autant à nous qu’on se l’imagine
Quand les gens vous regardent dans la rue ou dans le métro et que vous vous demandez ce que vous avez, et bien en fait, vous n’avez rien du tout.
On passe notre temps à regarder les autres, mais la plupart du temps, c’est sans arrière pensée. Est-ce que vous vous souvenez des 3 dernières personnes que vous avez croisées dans la rue ? Non… Et pourtant, vous les avez regardées quelques secondes et avez peut être pensé quelque chose de ses chaussures, ou de son t-shirt. Ce que je veux dire, c’est qu’on surestime complètement sa propre importance. Je me demande toujours ce que les musclors de la salle de gym pensent de moi et de ce que fout une meuf sur ce qu’ils pensent être leur territoire, alors qu’en réalité, ça leur est sûrement parfaitement égal.
Depuis une dizaine de jours maintenant, je dirais même qu’on fait partie du paysage. Nous ne sommes plus de parfaits débutants. On est juste des réguliers venus pour suer. Alors entre deux gorgées d’eau, on se salue poliment et moi je continue de penser pour faire bonne figure :
« Moi aussi je peux soulever de la fonte ! »
Déjà 2 commentaires Ajoutez le votre
Marie
super article !
Aussi pour faire du sport régulièrement on peut s’appuyer sur les conseils qui sont donnés dans le livre « Petit traité du bonheur 2.0 »! c’est super original : faire du sport et être motivés, grâce aux nouvelles technologies :)
le site pour voir : http://www.ateliersnumeriquesdubonheur.com/
la page facebook : https://www.facebook.com/PetitTraiteDuBonheur2.0
Estevez
Sympathique, remarque que pour faire du sport on peut le faire chez soi avec des dvd, c’est très efficace et économique .une heure chaque jour , plus nager , j’habite aux Antilles mais avant c’était piscine ou marche dans les forêts .
Tu veux que je corrige les quelques fautes d’orthographe de l’article ? Merci , c’est très instructif !