Le Boyfriend et moi avons des cerveaux qui fonctionnent complètement différemment. Par exemple, le Boyfriend est toujours auto-motivé. C’est un trait rare et assez génial ; et c’est plutôt sympa d’être avec quelqu’un de positif et d’énergique. Mais ça me donne aussi parfois l’impression d’être une énorme feignasse. En fait, c’est simplement que je suis quelqu’un de motivée par des facteurs extérieurs. Ce qui est pratique pour le monde professionnel, puisque je ne laisserais jamais tomber un client ou un patron. De même, parce que mon esprit reste concentré sur le moment présent et la tâche à effectuer, je peux nettoyer la maison à peu près trois fois plus vite que le Boyfriend.
Mais ça pose aussi un certain nombre de problèmes. Il me faut une influence extérieure donc ça veut dire que je ne fais le ménage que lorsque des gens viennent à la maison, que je ne mange que lorsque je me rends compte que je crève la dalle, et je finis donc toujours par me ruer sur le premier truc mangeable qui me tombe sous la main, puisque j’ai trop faim pour me cuisiner quoique ce soit.
Je peux perdre un temps incroyable. Je n’ai pas cette petite voix dans ma tête qui me dit de passer à l’action et de réaliser un certain nombre de choses.
Mais cet article n’est pas que à propos de moi. Dans la vie pro, on a une certaine motivation pré-existante : on se lève tous les matins, et on va bosser, sinon, on ne sera pas payé. Il y a une routine à nos journées que nous suivons, et nous avons l’impression que nous accomplissons quelque chose chaque jour. Si nous avons de la chance, parfois, on fait quelques autres trucs les soirs ou les week-ends.
Quand on s’arrête de travailler, ce qui arrive souvent quand on a 20 ans, que ce soit pour démarrer une activité en freelance dans mon cas, ou parce qu’on est entre deux tafs, la routine s’arrête ! Brutalement ! Et pour ceux qui ne sont pas super-motivés d’eux-mêmes, comme le Boyfriend, on peut se sentir un peu perdu.
Bien sûr, ce n’est pas si grave d’être un peu paumé quand on a 20 ans. C’est le moment de comprendre ce qui marche pour nous. C’est le moment des expériences – d’essayer des choses et de les laisser tomber et puis d’essayer d’autres choses. C’est le moment d’avoir des trous dans le CV et un sac à dos prêt à partir d’un moment à l’autre.
Mais on ne peut pas non-plus simplement attendre que quelque chose se passe parce qu’il se peut que rien de se passe justement ! Parce que fondamentalement, vous n’intéressez personne ! Alors pour passer à l’action, alors que rien ne nous y pousse vraiment, il y a, quand on les observe bien, quelques techniques, que ses gens super self-motivés utilisent :
1) Développer une routine
Il faut remplacer une routine par une autre. C’est le moyen le plus facile pour être sûr de faire quelque chose de sa journée. Après, ça dépend des gens. Différentes choses marchent selon le type de personnes. Passer la matinée à faire les choses que j’ai le moins envie de faire est la seule façon de m’assurer que ce soit fait. Impossible de planifier ça pour l’après-midi puisque ma motivation baisse dramatiquement au fur et à mesure de la journée. Je garde donc les choses les plus fun à faire les après-midis. Ce qui compte, c’est d’en faire un peu tous les jours.
2) Trouver ce qui vous motive
Puisque je suis motivée par des facteurs externes et indépendants de ma volonté, je dois me piéger moi-même pour me pousser à l’action. Il suffit par exemple au Boyfriend de planifier ses séances de sport pour aller s’entraîner. Il est suffisamment auto-motivé. Vous vous doutez donc bien que ce n’est pas moi sur la photo… Pour ma part, il vaut mieux que je m’inscrive dans un club pour vaincre mes possibles manquements. Même pour commencer le surf, j’ai dû prendre des cours pour m’assurer d’y aller. Ça ne veut cependant pas dire que vous devez payer pour créer votre motivation ; ce n’est d’ailleurs pas du tout sûr que payer une inscription mensuelle dans une salle de gym garantisse que vous y alliez. Ce qui compte, c’est l’esprit de communauté et l’esprit de compétition.
Devoir rendre des comptes à quelqu’un aide également à s’assurer que les choses soient faites. C’est vrai que je déteste, en femme libre et indépendante, devoir dire au Boyfriend ce que je vais faire de ma journée, mais ça aide.
3) Se fixer des objectifs et surplanifier
Je ne planifie plus vaguement de simplement contacter de potentiels nouveaux clients mais d’envoyer exactement 5 e-mails. Et si j’ai fait tout ce que j’avais à faire plus tôt que prévu, tant mieux pour moi. De même pour le temps libre. Depuis quelques semaines maintenant, nous planifions ce que nous comptons faire le week-end. Si rien n’est prévu le mardi matin, on laisse tomber ce que nous sommes en train de faire pour décider des plans du week-end. Notez bien qu’on peut planifier de ne rien faire d’autre que de bouquiner ou regarder des films mais au moins, on pourra le faire sans mauvaise conscience.
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