Beaucoup de sites de voyage ont une section « comment voyager pas cher » avec tous les bons trucs pour payer le moins possible, comme « ne pas enregistrer de bagages en soute quand on voyage avec Ryanair ». Je voyage déjà ultra léger et vous pouvez voir ma liste détaillée ici mais je peux citer beaucoup d’autres avantages à voyager léger que le simple fait d’économiser 15 euros par trajet.
Le couchsurfing est aussi souvent cité dans la catégorie « comment se loger gratuitement » et là, ça commence à me poser un problème. Le couchsurfing a avant tout pour but de favoriser les rencontres. Il m’est déjà arrivé d’accueillir plusieurs couchsufeurs et en tant qu’hôte, j’aime bien que les gens préparent le dîner, achète une baguette pour le petit-dèj’ ou me payent un verre si on sort. Ce n’est pas grand chose mais je me sens moins utilisée. Rien de pire qu’un radin qu’on héberge et qui se croit à l’hôtel.
Alors forcément, quand on voyage, on peut aussi préparer tous ses repas au lieu de goûter les spécialités locales, faire du stop sous la pluie, acheter ses bières au supermarché et rester dans son auberge de jeunesse au lieu de boire un verre en ville et ne pas visiter tel musée ou faire telle activité mais… quel est l’intérêt ?!!!
Oui faire gaffe à ce qu’on dépense est important. Être sensible aux prix est même une tendance culturelle forte en période de récession. A l’instar de Michelle Obama qui portait une robe Asos le jour de la réélection de son mari.
Cette photo veut dire qu’il ne faut pas forcément une tenue chère pour être belle et/ou quelqu’un d’important, de même qu’il ne faut pas forcément beaucoup d’argent pour voyager.
Et ce n’est pas entièrement faux. Si vous avez l’intention de vivre à l’étranger et de rester à un endroit donné, avec 10000 euros, vous pouvez vivre très confortablement pendant un moment (en dehors des pays occidentaux). Le problème de la plupart des voyageurs, c’est qu’ils ne restent pas suffisamment longtemps au même endroit, obnubilés par l’objectif d’ajouter le plus de tampons possibles à leur passeport.
Mais quand votre objectif est de voyager avec un budget extrêmement serré, vous ne pouvez vous permettre de vivre l’expérience entière de la destination que vous visitez. Je n’ai aucun problème à payer un peu plus cher que le prix du marché berlinois, juste parce que c’est dans le quartier que je préfère de Kreuzberg. Aucun problème non-plus à dépenser 60 euros pour une souscription Crossfit d’un mois et à louer 185 euros un bureau en co-working space pleins de start-ups funs qui ne réussiront jamais et la possibilité de boire autant de café que je veux. Tout ça dans le but de réellement vivre pleinement l’expérience de la classe créative de la ville la plus tendance dans cette catégorie. A la réflexion, j’aurais du aussi me payer une coupe alternative dans le meilleur salon de coiffure de Kreuzberg et être rasée sur un côté ! Le bobo est punk à Berlin…
Bref, ce que je veux dire, c’est que souvent, quand vous voyagez et que vous êtes au centime près, vous êtes tellement fixé sur l’idée de dépensez moins que vous passez complètement à côté de l’expérience en elle-même. Voyager n’est pas un jeu où le meilleur marché gagne. Dans certaines auberges de jeunesse, payer le moins cher possible est devenu une compétition ridicule.
Et ce qui compte n’est pas la durée de votre voyage mais la façon dont vous en profitez. Si je vous disais que j’ai dépensé 600 euros en cours de surf en Guadeloupe, vous allez me dire que c’est excessif. Mais surfer est un sport ingrat qui ne s’apprend pas en 15 jours et surtout, c’était notre priorité pour ce séjour. Et c’est vrai que c’est cher et plus cher que ce qu’on avait imaginé au départ. On a même du rentrer 2 mois plus tôt pour ne pas exploser notre budget. Mais quel est l’intérêt d’avoir un budget étiré de 6 mois au lieu de 4 mois réellement fun ?
Le tout, c’est de changer d’état d’esprit et de considérer voyager (ou tout autre activité pour laquelle vous dépensez de l’argent) comme un investissement (personnel), dans la mesure où vous vous consacrez intensément à l’apprentissage de quelque chose, et non comme un consommateur de pays qui veut juste en voir plus mais sans réellement s’engager d’une quelconque façon.
J’adore cette phrase de Ramit Sethi (notre business guru) :
“To live a richer life, spend extravagantly on the things you love… as long as you cut costs mercilessly on the things you don’t.”
(« pour vivre une vie plus intéressante, dépensez luxueusement pour les choses que vous aimez… du moment que vous réduisez sans merci les dépenses des choses pour lesquelles vous n’attachez pas d’importance »)
Et 600 euros pour apprendre à surfer certaines des plus belles vagues du monde n’est plus si cher payé si on prend en compte le fait que la moitié du temps, on vit à la campagne et ne dépensons plus 700 euros de loyer par mois dans un appartement qui ne nous apporterait rien dans une ville qu’on adorait pas non-plus.
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Nanie
Je ferai lire ton article la prochaine fois qu’on me demandera pourquoi je n’ai pas profité de ma « fortune » (ahem) pour visiter plus de pays au lieu d’être restée 6 mois en Nouvelle-Zélande :)
Très beau blog, que je découvre et que je vais suivre !
Stéphanie
Julie
Je suis d’accord et pas d’accord :)
C’est vrai que faire attention au moindre centime, ça en devient ridicule. Mais personnellement, je suis bien contente d’avoir un billet d’avion « tour du monde » qui rentre dans mon budget. Les dates sont flexibles, je n’y vois rien de contraignant. Et pour le couchsurfing, j’aime beaucoup l’idée de m’épargner les frais du logement dans des pays chers, et je suis ravie que ce soit en même temps l’occasion parfaite de rencontrer des gens un peu partout: je suis quelqu’un de sociable alors pour moi, c’est du tout bénèf’. Mais c’est aussi une évidence, comme tu dis, d’aider les gens qui vous hébergent, pas question de se faire servir sans bouger le petit doigt… Alors certes, résumer le couchsurfing à une façon de voyager à l’oeil peut nuire à la qualité du système, et ce serait bien dommage.
Mais en général, même si c’est sûr qu’un budget trop serré gâchera le voyage, je trouve que c’est quand même une grande chance de pouvoir voyager pas trop cher. Ca peut aussi être l’occasion de tester son sens de la débrouillardise… Et tout simplement, on peut profiter d’une plage tropicale, d’un sentier de randonnée gratuits et en être comblé. Il n’y a pas que les activités payantes qui rendent un voyage intéressant; ce serait dommage de ne pas en faire du tout (il faut l’admettre, il y a quand même beaucoup de choses qu’on ne peut pas faire sans argent). Evidemment, en restant en ville il devient presque impossible de faire quoi que ce soit sans payer — mais même là, personnellement je peux passer des heures à dessiner ce que je vois; ça ne me coûte rien et ça m’apporte beaucoup. Ou sinon, j’écris, j’essaie d’améliorer ma fibre de photographe en herbe…
Bref, moi j’aime bien voyager pas (trop) cher.
Blog voyage
Je te rejoins totalement sur cette course au voyage pas cher. L’objectif premier du voyage pour certain est d’être dans un pays « cheap », de se loger pas cher, de manger pas cher et de négocier le moindre centimes sur les transports ou autres.
Personnellement, je reste tout de même à la recherche d’astuces pour voyager pas cher sur certaines dépenses (comme la valise en soute Ryanair …) mais par contre, je me fais plaisir en prenant des hôtels assez chers ou en allant dans des restaurants classes.
Après, libre à chacun de voyager à sa manière
babouche
« Rien de pire qu’un radin qu’on héberge et qui se croit à l’hôtel », non mais MERCI. J’ai des connaissances qui pratiquent le couchsurfing uniquement parce qu’il vont économiser 7euros d’auberge et n’en ont strictement rien à faire de la personne qui les accueille. Je trouve ça vraiment grossier de penser qu’on peut pénétrer impunément dans l’intimité de gens qui nous rendent service, poser ses baguages et à peine faire connaissance.
Perrine
Bonjour, je découvre ce blog très intéressant et je réagis donc. je suis jeune, plutôt backpackeuse dans le style (si je puis dire) mais je ne vais pas au moins cher. En rentrant récemment de Nouvelle-Zélande je me suis dit que tout de même malgré mon job sur place j’ai dépensé beaucoup de mes économies. Oui mais je rentre heureuse, j’ai profité, j’ai pris le temps d’apprécier et de me faire plaisir. Et je n’ai vu qu’un pays en 13 mois et j’ai l’impression encore de l’avoir à peine connu. Moi qui rêvait d’un tour du monde d’un an comme beaucoup de gens, je me dis maintenant mince : il faut toute une vie en fait, et tant mieux à la fois, on ne peut pas tout faire, tout voir. Il faut bien qu’il reste une part de mystère dans ce monde ?
Concernant le couchsurfing j’ai hésité 2 fois à en faire dans ma vie. Je ne l’ai pas fait parce qu’au final ce que je recherchais c’était un logement et non une rencontre… On verra plus tard…