Comment gérer les risques quand on veut démissionner ?

Caro-Hardy-se-cacher

Le Boyfriend va démissionner. Encore. Et j’ai arrêté de travailler pour mon client principal il y a quelques semaines, une start-up pour laquelle je m’étais vraiment battue pour qu’elle me prenne. Mais les circonstances changent et il faut changer en conséquence.

Pourtant, on a tendance à penser que partir signifie échec. D’autant plus si on est bien payé ou si les gens autour de soi considèrent qu’on a un bon boulot.

Alors comment savoir si vous devez rester ou démissionner ? Ou comme certains nous le demandent parfois : comment fait-on pour prendre autant de risques ?

1 – On limite les risques

Un vendredi aprèm’, on a débarqué à Paris pour rencontrer la start-up pour qui j’avais commencé à travailler gratuitement. On avait pris chacun notre petit sac à dos pour rester le week-end. Ca fait maintenant 4 mois qu’on a rejoint la capitale.

Pendant la réunion, la start-up a évoqué le fait que ce serait plus pratique si j’étais dans les bureaux. J’ai répondu que je serais là lundi matin. C’était une grosse opportunité dans ma carrière en tant que designer. J’y ai investis beaucoup d’énergie et laisser un détail géographique ralentir les choses pour des questions de logistique aurait été bête. Alors, on a loué une chambre de bonne via AirBnB et depuis on change d’arrondissement toutes les 4 à 6 semaines.

Etre flexible est le meilleur moyen de limiter les risques.

2 – Le risque est une affaire de perception

Quand le client m’a dit après trois mois qu’on pouvait reprendre sur une base horaire et que je n’ai plus besoin de venir travailler dans les bureaux, je l’ai pris comme si je m’étais faite virer. En fait, ce n’était pas tellement le cas. J’ai poursuivi encore un mois pendant lequel même sans être à plein temps, je gagnais plus que le SMIC. Ca aurait surement pu continuer longtemps. Mais j’ai décidé de m’arrêter là. Ca n’a pas cliqué entre eux et moi. Ca arrive.

Ce que je veux dire j’imagine, c’est qu’on peut voir une même histoire de plusieurs façons, et que la différence entre ce qui est un succès et ce qui est un échec n’est souvent qu’une question de perception. M’ont-ils virés ou est-ce moi qui aie démissionné : qui sait ?! … et quelle importance dans le fond ? On ne contrôle pas tous les éléments qui nous entourent, mais on peut contrôler comment on les perçoit.

“Choisis de ne pas être blessé et tu ne te sentiras pas blessé. Ne te sens pas blessé et tu ne l’auras pas été”. — Marc Aurèle

Et si le risque est une façon de voir les choses, quand on joue au jeu du « quel est le pire qui puisse arriver ? », on se rend bien compte que le pire est loin d’être catastrophique. Dans mon cas, ce serait de retourner vivre chez mes parents à 27 ans… Ca devient tout de suite plus facile de prendre des risques ! Quand on n’a rien à perdre…

3 – Utiliser le risque comme une opportunité

Le temps où mes grands-parents avaient un emploi stable dans une entreprise à laquelle ils sont restés loyaux est révolu. Aujourd’hui, on change de job constamment. Donc la meilleure façon de se créer une certaine stabilité dans sa carrière, c’est en ayant la capacité de trouver du travail quand on en a besoin. C’est ce sur quoi j’ai beaucoup travaillé ces dernières années. Ces compétences sont celles qui vous donnent le plus de flexibilité quand on souhaite démissionner ou changer de clients.

Ce qui signifie aussi qu’il faut constamment être en train d’apprendre quelque chose de nouveau. Soit en ayant un projet ambitieux sur lequel on travaille pendant son temps libre, soit en essayant de pousser son propre agenda au bureau. Si vous pensez sincèrement que vous êtes au bout du rouleau et que vous préfèreriez démissionner, vous avez là une opportunité unique d’essayer quelque chose de nouveau, de tester de nouvelles tactiques ou d’entreprendre de nouveaux projets pour ajouter de nouvelles compétences à votre arc. Vous pouvez observer de près votre boss que vous détestez, tenter de nouvelles techniques de communication sur lui, apprendre de ses erreurs… tout en étant payé à envoyer vos candidatures ailleurs !

Parce que quoiqu’il arrive, il vous faut un semi-plan de ce que vous voulez faire : soit bosser, soit jouer. Choisissez-en un mais ne choisissez pas « voyager » parce que ça ne va pas résoudre le problème de savoir quoi faire de votre vie. Si vous choisissez de travailler, autant avoir un job prêt avant de démissionner. Si vous choisissez de jouer, assurez-vous d’avoir suffisamment d’argent pour que ce soit effectivement amusant et non-pas angoissant. C’est un des avantages d’avoir une activité en freelance, même juste en parallèle. Vous avez toujours la possibilité de partir.

4 – Eviter le plus grand risque d’entre tous : finir malheureux

Quand je me suis pointée au bureau le fameux lundi matin, le Boyfriend est venu aussi. Oui, c’était un peu gênant au début mais je n’avais pas envisagé les choses autrement. Le truc que la boite ne savait pas, c’est que même si c’est moi qui m’occupait de la communication, on travaillait en fait à deux sur le projet.

Le Boyfriend est venu pendant un mois avec moi au bureau, mais quand il est devenu clair que la boite n’avait pas les moyens d’employer deux personnes, il a cherché un autre job… qu’il a trouvé en moins de 3 jours.

Le truc, c’est qu’on aime vraiment travailler ensemble. Et on sait que la situation actuelle ne nous convient pas et nous rend malheureux… C’est pour ça qu’il va poser sa démission demain… parce que parfois… c’est la bonne chose à faire !

Parce que même si on ne sait pas tout à fait comment on va faire pour pouvoir travailler ensemble et monter une activité commune, on sait que plus on cache cette partie là, plus il est dur de se créer une carrière qui nous convient. Alors commençons dès maintenant par être un peu plus honnête, même dans nos vies professionnelles sur qui on est, et en bonus, on sera peut être mieux payé.

Je ne veux pas manquer le prochain article qui m'aidera à me lancer en freelance, me construire une activité qui me passionne et à avoir une vie pas banale ! Merci de promettre de ne pas me spammer :)

Déjà 4 commentaires Ajoutez le votre

  1. clothilde

    Bonne chance à tous les deux.

  2. Tiago@visiter le Portugal

    je me revois complétement dans cet article. Beaucoup de personnes n’ont toujours pas compris que l’époque où on restait dans une entreprise 10, 20 ans est révolue, et il faut s’attendre à ne pas faire le même métier toute sa vie. Les gens sont réfractaires au risque, à chaque fois que j’ai pris des risques dans ma vie, j’ai du me battre à chaque fois avec mon entourage que ce n’est pas en restant bien sage dans son coin, qu’on réussi dans la vie.
    Si j’avais un conseil à donner, ça serai : prenez des risques, calculés mais prenez des risques si vous voulez réussir et surtout être heureux.

    • Caro Hardy

      Tout à faire d’accord avec toi à propos des risques calculés. Et ça rend la vie plus fun de toute façon !

      Merci pour ton commentaire.

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