Depuis une semaine ou deux, le Boyfriend et moi avons des pics d’anxiété. Le cœur bat soudainement trop vite, il fait chaud et l’esprit a du mal à se concentrer.
Je ne sais pas trop d’où ça vient. Ca prend sans prévenir. Pourtant tout marche plutôt bien en ce moment. Je crois que ces crises d’inquiétudes – rationnelles ou pas – vont de pair avec travail en indépendant.
Alors que le Boyfriend teste l’huile de saumon (!!), j’utilise pour ma part d’autres techniques pour gérer mes coups de flip.
Prétendre qu’on a une sortie de secours
Parfois, je me calme en me racontant des histoires, en me disant qu’ »au pire du pire », si j’ai besoin d’argent, si le plan ne marche pas, je trouverais un boulot. Un des fantasmes, c’est de trouver un job dans une start-up en tant que webdesigner tandis que le Boyfriend s’occuperait de la stratégie marketing et que la boite tourne en succès phénoménal.
Et puis parfois, je pense que ‘Non. Je veux juste un taf qui paye’. N’importe quel petit boulot fera l’affaire, que ce soit sauveteur en mer, serveuse ou prof de français FLE comme je l’ai déjà fait.
Se sentir riche en larguant un client ingrat
Les clients prennent trop de temps à se décider et ils ne paient jamais immédiatement. Donc il faut toujours avoir 5 mois d’avance sur ses finances. Moins d’économies que ça et vous pensez que si vous ne concluez pas ce contrat maintenant, tout de suite, vous allez mourir de faim. L’argent devient vite une obsession quand on travaille en freelance.
Avoir une marge de 5 mois par contre vous donne la liberté de couper les ponts avec un client. Je l’ai fait une fois. Et je dois dire que c’est vraiment agréable de larguer un client qui se comporte mal parce que ça veut dire que je n’ai pas besoin de cet argent-là. Bien sûr, j’aurais vraiment aimé avoir l’argent mais c’est gratifiant de dire « je suis désolée mais notre collaboration ne me semble pas viable ». *Connard !*
On a le sentiment d’affirmer son pouvoir en tant que freelancer même si c’est en fait se mentir un peu à soi-même parce qu’en réalité, on a aucun pouvoir puisque si on ne gagne pas d’argent, on finira par crever la dalle et on devra alors trouver un poste d’employé quelque part, sauf qu’on ne peut probablement pas, parce que la plupart des gens qui travaillent en indépendant sont en grande partie ingérables dans une hiérarchie d’entreprise…
Avoir un client génial
On met en place beaucoup de stratagèmes quand on travaille en freelance. Pour tenir le coup avec les inconvénients, il faut parfois se mentir un peu. Comme le fait que je n’aime pas avoir des hauts et des bas aussi vertigineux (surtout les bas !), mais j’aime bien écrire sur le sujet.
Et il faut toujours aborder de nouveaux clients. Toute sorte de clients parce qu’on ne sait pas avec qui ça va marcher. Mais on a vraiment besoin d’un client pour qui on aime travailler, qui paie en temps voulu et vous fait vraiment aimer votre boulot. Ce client est le garant de votre santé mentale.
Le sport
Je sais, je parle tout le temps de mes entrainements Crossfit. Mais j’ai vraiment l’impression que c’est le seul truc qui m’empêche de sombrer dans la folie.
Autant j’ai jamais été super fan des livres de développement personnel – toute pragmatique que je suis – autant je dois avouer que depuis que je travaille pour moi-même, je vois beaucoup plus l’intérêt. J’ai lu Love Yourself Like Your Life Depends On It récemment. L’idée de l’auteur est un peu wouhou mais si 7 minutes de méditation quotidienne lui ont sauvé la vie, je devrais sûrement y songer avant de sombrer moi-aussi dans la maniaco-dépression !
Quand je fais du sport par contre, je trouve ça facile de trouver cet état de méditation active ou le cerveau est parfaitement concentré et pourtant libre de toutes pensées.
Mais aujourd’hui, il y a une tempête de neige, donc ce n’est pas sûr que je puisse aller m’entrainer. Sachant que demain et après-demain non-plus, je commence déjà à paniquer.
Mais le paysage est blanc et c’est beau. Et un des avantage du travail en freelance, c’est d’avoir le contrôle de son emploi du temps et de pouvoir sortir quand on veut pour aller jouer dans la neige.
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Nathalie
J’hésite beaucoup à me lancer en freelance, mais effectivement j’ai peur de ne pas savoir gérer l’anxiété, surtout au début. J’ai peur de me planter et de n’avoir aucun client.
Cet article m’aide un peu mieux à comprendre le quotidien d’une freelance et les façons de gérer son stress !
Caro Hardy
Le mieux, c’est de débuter en parallèle de son job. Pas la peine de tout quitter du jour au lendemain.
Et quand tu commences à avoir quelques clients et que la question se pose de vraiment devoir choisir et de se jeter à l’eau, ne poses pas encore ta démission : prends juste un mois de congé et voit si tu aimes travailler de chez toi.
Si ça te plait, lances-toi. Sinon, c’est toujours sympa d’avoir un projet qui rapporte un peu en parallèle de son boulot.
Commencer en parallèle n’enlèvera pas toute l’anxiété puisque qu’elle n’est pas toujours liée liée à la pression de ne pas réussir. C’est parfois juste une réaction à des moments de super excitation ou à des imprévisibilités, mais c’est pour ça qu’on aime travailler pour soi.
aurielle
Si ça se prolonge, pense à faire vérifier ta thyroïde…je ne connaissais pas… jusqu’à maintenant…
http://en.wikipedia.org/wiki/Hashimoto%27s_thyroiditis
merci pour tes excellents articles!
Haydée
Je connais ces moments d’anxiétés. Dernièrement, j’en suis arrivée à un point où je n’arrivais plus à travailler du tout ! La procrastination puissance 100 ! Ca donne envie de tout lâcher.
Mais bon j’en suis remise à présent, et j’avance.
Le sport : rien de tel, et je pense qu’il y avait un lien.
Continue à nous parler de tes entraînements, en ce qui me concerne quand je te lis, ça maintient ma motivation.
Bonne bataille ;) Y a pas de neige ici !
Bertrand
Un petit jogging dans la neige et c’est reparti !
C’est clair que parfois travailler seul engendre des blocages « procrastinatif » puissance 100 et étrangement, une fatigue croissante.
Sport et méditation font aussi parti de mon équilibre, le sport depuis toujours, la méditation c’est plus récent et par phase. L’esprit aussi à la dalle si on ne l’alimente pas ;)
Chapa
Bonjour,
je ne tombe évidemment pas sur cette page par hasard, graphiste freelance depuis trois ans je suis dans le creux de la vague depuis plusieurs mois. J’ai du boulot convenablement mais j’ai perdu la moitié de mes revenus il y a quelques mois car j’ai envoyé paître un client qui me rendait dingue, j’étais au bord du burn out et j’ai craqué… Depuis je bosse, je vie ma vie sans aucunes convictions, j’ai perdu la flamme, je n’ai plus envie d’aller démarcher des clients, tout m’indiffère. Des idées, conseils à me donner ? en plus du sport :) ?
Bon courage à tous !