D’après le Rockable Press Freelance Statistics Report, 88,9% des freelancers admettent être plus heureux depuis qu’ils sont indépendants. Et 63,3% disent être satisfaits de leurs revenus. L’argent fait-il donc le bonheur ?
Sans surprise : « non, mais ça aide quand même !»
On est bien au courant que la misère ne rend pas franchement heureux. Mais en fait, la vraie question, c’est « combien l’argent peut-il acheter de bonheur ? ». Les études rapportent le nombre approximatif de 32000 euros par an. Daniel Gilbert, professeur de psychologie à l’université d’Harvard explique qu’il faut suffisamment d’argent pour s’offrir un toit et de quoi manger, mais pas forcement pour payer le câble. Et au-delà, l’accroissement du revenu a très peu d’effets sur le bonheur. Aaron Karo, auteur de « Ruminations on Twentysomething Life » interprète ce chiffre de cette façon « si vous voulez tracer une ligne dans le sable, le bonheur, c’est d’avoir suffisamment d’argent pour ne pas avoir à retourner chez ses parents ». Faut dire qu’après avoir passer 5 ans à la fac avec 700 euros par mois, passer à 2600, c’est une sacrée augmentation. Mais une fois atteint les 32000 euros qui permettent de passer de situation précaire à la classe moyenne, jamais plus on ne ressentira cette brusque montée de bonheur.
Et apparemment, quelque soit nos revenus, on pense systématiquement qu’avec 20% en plus, on serait plus heureux (Richard Easterlin, the Economics of Happiness). Bref, une fois les besoins primaires satisfaits, plus d’argent ne rend pas plus heureux.
C’est pourquoi même si seulement 32,5% des freelancers disent gagner plus que lorsqu’ils étaient employés à leur ancien taf, ils restent largement plus du double à se dire plus heureux. Ce dont on a besoin, c’est un sentiment relatif de contrôle mais pas nécessairement de sécurité absolue. Contrôle de son emploi du temps, mais qui n’est possible que lorsqu’on n’a pas à s’inquiéter de ce qu’on aura à manger les 6 prochains mois même si on n’a plus d’entrées d’argent, mais par contre un salaire stable à la fin du mois ne rend pas nécessairement plus heureux.
Quels sont les facteurs qui les nous rendent alors plus heureux ?
1) Le sport
L’auteur Aaron Cruiskshank, ainsi que la quasi-totalité des études consacrées à ce sujet, pointe l’exercice physique comme étant une des sources essentielles du bonheur. Le lien entre activité physique et succès professionnel semble être solidement établi, même si on ne sait pas trop pourquoi. Peut être parce qu’un bon entrainement vide la tête et clarifie les idées. Peut être parce que c’est parce que si on s’entraine, on est mieux foutu et que les gens beaux sont mieux payés. Ou peut être est-ce parce que les gens qui font du sport ont plus d’autodiscipline et que c’est une qualité appréciée dans le milieu professionnel. Quoiqu’il en soit, il n’y a qu’à y gagner à s’y mettre. Parce que les freelancer ont davantage de flexibilité par rapport à leur emploi du temps, 53,7% de ceux qui ont été interrogés disent pratiquer régulièrement une activité physique. Et si vous pensez que vous n’avez pas le temps, allez lire cet article.
2) Les relations sociales
Quand on en vient à la question du bonheur, les relations sociales ont un impact bien plus important que le salaire. D’après Penelope Trunk, il suffit même d’avoir un pote au taf pour trouver son travail plus intéressant et 3 pour être certain d’aimer sa vie. Et les gens préfèrent travailler avec quelqu’un d’incompétent et de sympathique plutôt qu’avec quelqu’un de compétent et d’antipathique.
En dehors du cercle professionnel également. D’après Richard Easterlin, les interactions sociales ont un impact plus grand sur le bonheur que l’argent.
…Et plus de sexe ! Puisqu’apparemment une étude américaine démontre que les personnes qui sont passées de la fréquence d’activité sexuelle d’une fois par mois à celle d’une fois par semaine (avec un seul et même partenaire régulier) ont augmenté drastiquement leur niveau de bonheur. Autre conclusion de l’étude : les couples mariés ont plus de relations que les célibataires et le statut économique d’une personne ne semble pas déterminante : l’argent ne semble apporter ni plus de partenaires, ni plus d’ébats.
Il n’y a finalement qu’une petite liste de choses à faire pour être plus heureux (qu’on soit freelancer ou non):
– économiser suffisamment pour se mettre à l’abri d’un passage à vide. La bonne nouvelle, c’est qu’on n’a pas besoin de millions;
– redéfinir ses priorités : se concentrer sur ses relations sociales et se faire des potes au bureau plutôt que de focaliser sur sa productivité;
– d’ailleurs, même passer la dernière heure de la journée à la salle de gym plutôt qu’au bureau.
Le problème, c’est qu’on reste bien souvent le premier obstacle à son propre bonheur puisqu’on a pas la moindre idée de ce qui nous rend heureux. C’est le point de vue de Daniel Gilbert dans son ouvrage « Stumbling on Happiness ». L’auteur explique que le meilleur moyen pour devenir plus heureux est de trouver ceux qui ont l’air plus heureux que soi et de faire ce qu’ils font. Il faut donc rencontrer beaucoup de personnes, de tout horizon, d’examiner leur style de vie, de voir comment ils s’en sortent et de suivre un peu son instinct.
Malheureusement, la raison pour laquelle nous ne le faisons pas et n’avons pas cette démarche pour essayer d’être plus heureux, c’est parce qu’on pense toujours être l’exception et que notre situation est différente. En vérité, nos différences sont minimes, et ce qui marche pour la majorité marche pour nous.
Déjà un commentaire Ajoutez le votre
Corinne (Couleur Café)
Article très instructif !!