Mon retour à la réalité (1) – Make your move, find your balance

Me voici, Caroline Hardy, jeune et fraîchement diplômée d’un master « médiation du patrimoine en Europe » de l’Université Haute-Bretagne de Rennes II (France). Après 20 ans de scolarité presque exemplaire, je débarque pleine d’espoir et d’enthousiasme sur le marché du travail.

Marché du travail qui n’a pas l’air si enthousiaste que ça au vu du contexte économique actuel… Qu’à cela ne tienne, j’ai confiance : un emploi, il ne m’en faut qu’un et s’il n’y a qu’un poste vacant, il sera pour moi, j’en suis convaincue ! Je vous vois sourire et penser « que la jeunesse est naïve … » et vous n’avez pas tort. Nous voici mi-mars, je n’ai toujours pas d’emploi et mon moral est nettement moins joyeux.

Je ne me laisse pas abattre pour autant ! Après tout, ma recherche n’a commencé qu’il y a deux mois seulement. Manifestement, ce job tant promis ne tombera pas du ciel, c’est tout.

Après la lecture de nombreux sites internet chargés de conseils avisés pour la recherche d’un premier emploi, en voici deux qui ont retenu mon attention.

Tout d’abord, nous avons Pénélope Trunk – et tous sites de la même cuvée – qui nous explique ses « rules for writing your first resume »[1]. Elle nous explique gentiment l’importance du CV et ses codes de rédaction. En gros, il doit tenir sur une page, chaque ligne a son importance et doit contenir une information presque vitale, et mieux vaut éviter les paragraphes et préférer l’usage des tirets. La belle affaire ! Evidemment, nous ne sommes pas tous experts en rédaction de CV à nos débuts. Cependant, tout étudiant universitaire actuel renferme en lui un geek potentiel ou est pour le moins doté d’un ordinateur branché sur internet 20 heures sur 24 lui permettant de trouver multiples exemples de CV bien rédigés à partir desquels s’inspirer. Pénélope Trunk ne nous apprend donc rien de révolutionnaire pour trouver un premier emploi. Pire, elle ajoute sur un ton qui nous invite à accepter ce fait sans broncher que « a good rule of thumb is that you’ll get one interview for every 50 resumes you send. That’s if you’re great. If you’re not great, double that resume number » ! Merci bien pour l’optimisme, je repasserai… Sachant que le secteur culturel fait souvent l’objet des premières coupures budgétaires en période de restriction, je vois déjà poindre des mois de recherche qui s’éternisent accompagnés d’une dépression en prime !

Et puis, j’ai trouvé une autre possibilité. « Enfin une alternative active » ai-je pensé ! Comme si je l’attendais depuis longtemps cet article[2]. C’est celui de Charlie Hoehn intitulé « Recession–proof Graduate »[3], un « guide to getting any job within a year of finishing college ». Tout semble y être ! En commençant par la description de ce sentiment classique chez les jeunes diplômés de surprise et surtout d’incompréhension : « pourquoi personne ne veut m’embaucher ? » alors que vraiment « I have done everything the right way ». Personnellement, mon dernier semestre de master brille d’une splendide lignée de 16, m’accordant la mention « très bien ». La désillusion, c’est pourtant qu’à l’exception de mes parents bienveillants, tout le monde s’en fiche !

Et puis, l’article poursuit en dénonçant la recherche traditionnelle d’emploi de démodée. Comme toute étudiante ayant son diplôme en poche, je viens de passer ces deux derniers mois à chercher quotidiennement et consciencieusement les offres d’emploi sur les sites traditionnels comme « monster », « anpe » et compagnie[4]. Très peu de ces offres ne me paraissent intéressantes et je commence sérieusement à m’inquiéter : comment envoyer 50 CV façon Pénélope Trunk, débordant tous d’un enthousiasme tapageur sans sonner faux, alors qu’aucune de ces offres ne suscitent en moi une franche motivation… Et puis, quand bien même une offre intéressante pointe son nez sur la toile, je sais que ma candidature croise le fer avec celles de la génération des 35 ans, qui a déjà acquis une certaine expérience.

Alors que je prends conscience d’être une vraie « idiote » selon Charlie Hoehn[5], je poursuis ma lecture. Viens le chapitre salvateur « what should I do ? »

Et là, nous y sommes ! Première idée « Decide on what kind of work you’re interested in, and TELL PEOPLE about it ». Il est vrai que cette méthode semble bien plus efficace qu’écumer les sites d’offres d’emploi. Mes deux pistes d’emploi les plus susceptibles d’aboutir ne sont pas les candidatures envoyées et pour lesquelles je me rue (en priant !) sur ma boite aux lettres tous les matins, mais deux personnes avec qui j’ai été amenée à travailler auparavant et à qui j’ai parlé de ma situation – de façon enjouée et constructive, et non pas sur un ton de supplice ou teinté de fatalisme !

Afin d’élargir le nombre de contacts potentiels utiles à ma recherche, Charlie Hoehn recommande de « build your online presence ». Sans surprise, je suis inscrite sur facebook mais pour faire connaître une autre facette de moi que celle, illustrée en images, où j’aime la bière de l’Oktoberfest de Munich, il me faut un autre moyen. Je fais donc le choix du blog et voici son objet : refléter qui je suis, au-delà de la pote sympathique aimant faire la fête durant ses insouciantes années d’étudiante.

Parce que passer du statut confortable d’étudiant à celui de jeune travailleur devrait être bien plus excitant que déprimant, j’ai décidé de transformer cette période charnière de la vie en plaisir plutôt qu’en angoisse. C’est ainsi que Make you move, find your balance devient le nouveau mot d’ordre de mes 20’s.


[1] http://blog.penelopetrunk.com/2003/09/29/rules-for-writing-your-first-resume/

[2] publié cependant il y a plus de deux ans

[3] http://www.slideshare.net/choehn/recessionproof-graduate-1722966

[4] Notez bien qu’une partie d’entre nous va d’abord s’accorder deux mois de vacances avec la haute conviction de les mériter après tant d’années de labeur sur les bancs de l’université

[5] « Anyone who expects great results from these websites is an idiot ». Il admet quand même pour notre plus grand soulagement : « I was one of these idiots for a few weeks », p. 8

Je ne veux pas manquer le prochain article qui m'aidera à me lancer en freelance, me construire une activité qui me passionne et à avoir une vie pas banale ! Merci de promettre de ne pas me spammer :)

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