Comment s’assurer que vos études supérieures ne seront pas une perte de temps – Conseils à mon jeune frère

CaroHardy-frères

Mon frère vient cette semaine de fêter ses 18 ans et d’obtenir le bac. Bien sûr, il ne sait pas trop ce qu’il va faire en septembre et c’est normal puisqu’il n’y a pas vraiment réfléchi. Donc il va faire ce qu’il a toujours fait jusqu’ici : continuer d’aller à l’école. Le truc, c’est qu’une fois qu’il aura fini ses études, rien n’aura changé. J’en étais exactement au même point à l’âge de 24 ans au sortir d’un master II qu’à 18 ans à l’obtention du bac !

Donc soit il ne saura toujours pas quoi faire, ce qui a été mon cas en quittant la fac (allez voir le premier article que j’ai écrit sur ce blog, c’est la case départ), soit il sera sur le chemin de trouver un job pour lequel il a été plus spécifiquement formé mais sans aucune certitude que ça lui plaise, puisqu’il n’aura pas vraiment tester avant. Autrement dit, le risque est élevé qu’il passe ses 20-30 ans à se dire qu’il déteste son job comme c’est le cas de beaucoup.

Les médias multiplient les articles à propos du chômage chez les jeunes diplômés. Cet article ou encore celui-ci n’en sont que des exemples. Mais pourquoi personne ne dénonce le système éducatif ? Les formations universitaires sont complètement inadaptées à ce que le marché de l’emploi a besoin !

Je l’ai compris à la fin de ma 1ère année de master quand mon maître de mémoire m’a proposé de continuer en thèse avec lui. On a discuté alors des options et de ce que ça pourrait m’apporter de poursuivre un cursus en recherche. La réponse a été claire : si je n’avais pas l’intention de devenir professeur, il n’y avait en effet aucun intérêt.

Et c’est là le but de l’Université : c’est un système de recrutement d’auto sélection destiné à trouver qui sont les meilleurs et les plus à même de devenir les enseignants-chercheurs de demain. L’Université n’a jamais eu pour objectif de nous former à un emploi. C’est un nouveau but que les gouvernements actuels lui ont collé mais pour lequel elle n’est pas du tout préparée. Comment des gens qui ne sont jamais sorti du monde de l’enseignement pourrait nous former à autre chose qu’à la recherche et l’enseignement ?

Je sais qu’il semble encore risqué de passer complètement outre l’obtention de ces crédits de validation d’une éducation que sont les diplômes ou autres qualifications dans un pays comme la France. Mais à mon avis, le mieux serait de convaincre vos parents de vous donner l’argent prévu pour vos études pour que vous commenciez votre propre boite, tout en restant vivre chez eux. Et même si votre entreprise échoue (ce qui sera sans doute le cas), vous aurez appris beaucoup de choses – et rencontré beaucoup de gens – et l’expérience vaudra la peine d’être soulignée dans votre CV. Essayez de comprendre comment fonctionne le marché par vous même vous préparera mieux à la vie extérieure que des études supérieures. Je sais ça, parce que c’est ce que je fais en ce moment ! Quand je dis « montez sa boite », ça peut être simplement monter son activité en freelance et vendre ses services, et non nécessairement des produits ou monter sa start-up. Maintenant, je sais aussi que les parents ne sont pas franchement open à ce genre d’idée alternative en terme d’éducation et même moi, je ne peux pas convaincre ma mère d’envisager l’idée pour mon frère. Vous pouvez essayer de leur montrer cet article de Courrier International expliquant que contrairement à leur génération, la nôtre ne doit pas chercher et trouver un job mais le créer.

Heureusement, en France, les études ne sont pas payantes. Donc même si elles sont pour beaucoup d’entre nous (il y a des exceptions) une perte de temps, vous pouvez facilement éviter de vous endettez. Donc faites des études supérieures si vous n’avez pas d’autres options mais lisez ces conseils. J’aurais aimés les avoir lu plus tôt :

1) N’allez pas en fac de droit…

Dans 99,9% des cas, faire des études de droit est un mauvais choix. Croyez moi, j’ai une licence en droit… D’accord, si vous ne me croyez pas, lisez cet article de Tucker Max avant de vous inscrire pour vous assurer de ne pas être dans les 6 mauvaises raisons qu’il décrit.

2) …ni en sciences humaines

Le taux d’étudiants en sciences humaines qui trouvent un emploi effectivement dans leur domaine est quasi nul. Par exemple l’histoire conduit au métier de l’enseignement mais seulement 11% s’orientent vers ce métier. Les autres enchainent des CDD dans d’autres domaines. Moins d’un sur 5 doctorants obtiendront un poste stable en université et avoir une thèse en ethnologie sur la comparaison des religions en Afrique ne vous aidera pas dans le monde extérieur (= ça ne vous donnera que la capacité à rester derrière une caisse) !

3) Apprenez l’anglais pour avoir accès à une information en ligne plus riche

Internet a tout changé : il y a une infinie d’informations disponibles sur le web. C’est pourquoi mémoriser des données est complètement inutile (ainsi que le bac). Les infos sont quelque part sur le web et il est parfaitement inutile d’exiger à nos cerveaux de s’en souvenir par cœur. Ce qui compte par contre, c’est d’être capable de trouver cette information et bien sûr de savoir l’utiliser. La plupart sont en anglais, donc apprenez l’anglais !

4) Faites de la recherche d’un job votre priorité

Un boulot, ça ne tombe pas du ciel. Surtout les jobs intéressants. C’est plus comme trouver le bon partenaire. T’en essayes plusieurs avant de trouver ce qu’il te faut et il y a beaucoup de pré-rendez-vous avant même de tester si vous serez le job et vous serez en adéquation. Commencez dès maintenant à chercher à dose de tableaux Excel et de To Do Lists parce qu’on ne réalise pas ses rêves sans avoir un plan. Ah et la formule pour LE JOB IDEAL = c’est LE BON POSTE + LA BONNE BOITE.
Si vous ne savez pas du tout comment faire ou par quoi commencer pour approcher la question et commencez à construire votre réseau de contacts, lisez Never Eat Alone et considérez vraiment le cours de Ramit Sethi « Find your Dream Job » ou les vidéoconférences de Penelope Trunk « Make your 20’s Count ». J’aurais vraiment aimé les avoir trouvé plus tôt…

5) Montez votre business dans votre chambre de 9m2

Vous ne voulez pas envoyer vos parents ballader pour qu’ils vous fichent la paix pour vos études, d’accord. Mais ce n’est pas une raison pour laisser tomber l’idée de goûter à l’entreprenariat. Google et Yahoo sont toujours ravis de racheter votre appli rapidement, encore peu chère. Ou sinon apprenez et mettez à profit une compétence utile en la tournant en service freelance. Ouvrir son auto-entreprise, tout en bénéficiant de l’ACCRE pour les moins de 25 ans peut rendre votre activité très profitable (et sans risque). C’est en tout cas mieux que de travailler chez MacDo.
Note : jouer au poker en ligne jusqu’à 4heures du mat’ n’est pas un business, c’est une addiction.

6) Faites du sport à la fac

Les gens qui font du sport gagnent plus d’argent. Notez que vous n’avez pas besoin d’être bon, simplement de faire partie d’une équipe.

7) Dissociez vos attentes de celles de vos parents

C’est plus difficile qu’il n’y paraît parce que nos parents ne veulent que notre propre bien, alors pourquoi auraient-ils tort ? Mais le risque est trop grand que vous vous réveilliez un matin et réalisiez que vous ne vivez pas votre propre vie. Ma mère avait cette idée que ce serait très bien pour moi de passer un concours de la fonction publique. Bien sûr qu’elle souhaite que j’aie un emploi stable et bien payé pour être financièrement à l’abri. Mais moi, ça ne m’intéresse pas du tout d’être dans un bureau de 9 à 17h et de savoir pour le restant de mes jours combien je vais gagner et quels échelons préétablis je vais gravir. J’ai lutté contre moi-même le matin de l’examen de bibliothécaire pour ne pas me présenter au concours. Ce n’était pas contre elle, c’est juste que je n’avais pas envie…

8) Décider de votre propre définition du succès

La société définie la notion de succès de façon très restreinte. Le gouvernement français et Sylvie Pinel en particulier considère qu’une auto-entreprise marche lorsque le chiffre d’affaires est stable d’un mois sur l’autre et enregistre une progression douce mais certaine avec comme but à poursuivre et aboutissement l’agrandissement et l’emploi de nouvelles personnes dans l’entreprise. N’importe qui avec un brin d’expérience en entreprenariat sait que c’est une vision complètement stupide de l’entreprenariat et que le bonheur de l’être humain n’est lié ni à la sécurité financière ni au montant des gains mais tient surtout aux intérêts personnels de chaque individu. Identifiez et définissez les vôtres.

Conclusion : Si vous ne savez pas quel métier faire, explorez. Par vous-même parce que l’école ne peut pas vous guider dans cette exploration.

Je ne veux pas manquer le prochain article qui m'aidera à me lancer en freelance, me construire une activité qui me passionne et à avoir une vie pas banale ! Merci de promettre de ne pas me spammer :)

Déjà 3 commentaires Ajoutez le votre

  1. Gerard bodin

    Pas mal, ton blog que je decouvre.
    A la fac, un prof nous a dit un jour, qu il nous donnait une culture et non un metier. C etait en pharmacie, c etait moins grave, je m en suis sorti, tout en pensant que je faisais un boulot a vocation alimentaire. Un copain m a meme dit qu on avait le handicap du diplome et qu on aurait pu s epanouir ailleurs.
    Je suis de ton avis, mais plutot que se lancer tres jeune dans une creation d entreprise, je pense qu il vaut mieux d abord  » investir » dans des voyages qui apportent langues et ouverture d’ esprit et qui donnent le temps de trouver sa voie.
    Gerard

  2. babouche

    Vraiment pas d’accord sur ta vision de l’université. Evidemment que l’université ne forme pas à un job et encore heureux. C’est le lieux pour apprendre, penser, lire, flâner, ce sont aussi des moments précieux, alors certes le droit je ne recommanderai pas non plus mais bon. Je pense qu’il faudrait encourager les jeunes bacheliers à faire une année de césure avant d’entrer en université. Un service civique dans un pays étranger comme le font souvent les allemands, ça permet de s’ouvrir de voir le monde et de revenir plus mature ou au moins plus confiant en ses propres capacité d’adaptation.

  3. lucie

    Eh bien moi je suis d’accord avec toi !
    j’ai terminé mes études il y’a 7 ans, j’ai fait bac plus pleins d’années qui au final ne m’ont pas donné la confiance dont j’avais besoin ni l’idée du job de mes rêves .
    Une prépa puis sciences po puis une école de commerce, toujours à repousser un peu plus pour avoir une révélation qui n’est jamais venue ..
    Finalement le seul truc positif que j’en ai tiré ont été les voyages et les echanges, les petits boulots incongrus que je ne referai surement jamais , et les rencontres.
    Je cherche toujours mais ton blog est une belle source d’inspiration !
    bravo pour ta fraîcheur, ton enthousiasme et ton esprit d’aventure .

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