C’est la crise. Continuons d’apprendre

Caro-Hardy-Livres

Ma grand-mère m’appelle sur Skype au moins deux fois par semaine. En fait, elle appelle tout le monde au moins deux fois par semaine parce qu’on lui a offert un ordinateur et un abonnement internet pour ses 80 ans… pour remplacer feu le minitel !

Lorsqu’elle raconte autour d’elle qu’elle s’est mise « aux ordinateurs et à l’internet », les autres octogénaires hochent ostensiblement la tête à cette idée saugrenue et clament que non, ce n’est pas pour eux. « Moi, ça ne m’intéresse pas ». Ce à quoi ma grand-mère répond très sûr d’elle que elle, si, ça l’intéresse parce qu’elle peut voir ses petits-enfants sur Skype où qu’ils soient !

La façon dont les autres refusent avec véhémence les progrès des nouvelles technologies dans leur vie ou adoptent tout au moins un comportement passif me semble très similaire à la façon dont on dit « c’est la crise. Y a pas de boulot pour les jeunes. »

Peut être. Mais on ne peut rien y faire donc ça ne sert à rien de s’en inquiéter ou pire : de s’en plaindre. Et je ne suis pas non plus d’accord avec ce journaliste qui pense que la morosité est une force ! Je pense qu’il vaut mieux se concentrer sur ce qu’on peut contrôler et ignorer le reste.

Le Boyfriend, quand il a obtenu sa licence de droit et dans la foulée un premier job, s’est promis à lui-même de ne jamais arrêter d’apprendre. J’ai trouvé ça mignon sur le moment. A la réflexion, c’était plutôt intelligent !

Parce que la meilleure chose à faire en période de récession, c’est sûrement de garder sa courbe d’apprentissage élevée. Autant il n’est peut être pas évident de grimper rapidement l’échelle professionnelle en période de crise mais elle finira éventuellement par s’estomper et il vaut mieux s’assurer d’être en bonne position quand ça arrivera.

La bonne nouvelle aussi, c’est qu’on n’a pas besoin d’avoir un job pour être en train d’apprendre quelque chose, ni d’un bon intitulé de poste pour étendre ses compétences. Et surtout (surtout !), on n’a pas besoin de retourner à la fac et d’obtenir un nouveau diplôme attestant de ce qu’on est en train d’apprendre. En fait, peut être même que certains sont plus ou moins forcés d’accepter des boulots qui ne les emballent pas des masses, mais quoiqu’il en soit personne ne peut dicter votre courbe d’apprentissage.

Il y a beaucoup de moyens de satisfaire sa curiosité. En voici quelques-uns :

1 – Travailler gratuitement

Travailler sans être rémunéré n’est pas forcément une mauvaise idée si on se focalise sur ce qu’on peut apprendre. On fait parfois l’erreur de se focaliser sur la somme qu’on va gagner pendant un stage (bien qu’on n’ait encore aucune compétence valable à offrir), alors que vraiment, la seule chose qui devrait compter, c’est de savoir si le job est intéressant ou ce qu’on va réellement en tirer, en terme d’apprentissage ou de contacts.

La semaine dernière, le Boyfriend a commencé à travailler gratuitement en tant que rédacteur marketing pour un ami. Il veut savoir si c’est un boulot qui pourrait lui plaire. Et parce qu’il le fait pour quelqu’un qu’il connaît, il pourra obtenir une première très bonne référence qu’il pourra ensuite, s’il le souhaite, utiliser pour obtenir des clients qui cette fois le paieront.

2 – Lire des livres

Je précise des livres, parce que lire sur internet, c’est très facile. C’est même indécent la quantité d’articles que je peux lire sur le web. Mais choisir un livre et se plonger des pages durant dans la lecture d’un sujet sur lequel l’auteur a longuement réfléchi, c’est pousser ses connaissances à un autre niveau. Un livre ne coûte presque rien et Amazon a rendu leur accessibilité excessivement facile. Ma philosophie de lecture tient à penser que même si je ne tire qu’un seul enseignement d’un ouvrage, la lecture en valait la peine.

Voici un article brillantissime, appelé Read to Lead, de Ryan Holiday sur la façon dont il aborde la lecture. Cet article m’a convaincu qu’il valait la peine de payer quelqu’un pour encrer dans mon quotidien l’habitude d’étudier un bouquin une heure par jour.

3 – Suivre des cours sur internet

Il est vraiment dommage de retourner à la fac pour apprendre une nouvelle discipline parce qu’il y a tellement de choses moins chères et de bien meilleure qualité disponible sur internet.

Et les profs sont également bien meilleurs. Vous pouvez apprendre les relations publiques avec Ryan Holiday (sur CreativeLive) au lieu de personnes qui n’y connaissent rien dans une salle reléguée dans les sous-sols d’un bâtiment sombre. Le cours coûte environ 70 euros pour deux journées intensives extrêmement instructives !

Pour 20 euros par mois (sur TreeHouse), vous pouvez apprendre le dernier truc en développement web avec des hipsters de Brooklyn plutôt que les bases en HTML de quelqu’un qui utilise encore Internet Explorer.

4 – Se chercher des mentors

On n’apprend pas que dans les bouquins, c’est vrai. On peut aussi beaucoup apprendre des personnes qui nous entourent. Un des avantages, c’est que je commence à apprécier davantage amis et famille parce que je me concentre sur leurs bons côtés. Une de mes meilleures amies est un modèle de personne avec beaucoup d’empathie. La façon dont elle se soucie profondément de la personne avec qui elle parle est fascinante. De même, observer comment ma belle-mère s’organise pour gérer une ferme et 3 maisons est très instructive.

Apprendre est un investissement qui va bien au-delà de tenir tête à une économie qui tangue. Apprendre de nouvelles choses montrent que vous êtes vous-même intéressant, ce qui est la meilleure façon d’avoir des amis et de garder contact avec sa famille (contrairement à la grande-tante obèse à qui personne ne veut parler parce qu’elle est super ennuyeuse !).

Je ne veux pas manquer le prochain article qui m'aidera à me lancer en freelance, me construire une activité qui me passionne et à avoir une vie pas banale ! Merci de promettre de ne pas me spammer :)

Déjà un commentaire Ajoutez le votre

  1. Haydée@Travelplugin

    J’adhère totalement à tes propos par contre je ne lis pas de livres je dévore le net sur des sujets précis, et j’estime les approfondir de cette manière.
    Bref cet article devait être écrit, tu me sors les mots de la bouche. Etre autodidacte est en plus valorisant. Le problème c’est que les gens veulent tout tout de suite. Alors suer pour apprendre en ayant l’impression de n’avoir aucun retour en décourage plus d’un. Alors apprenez et patientez !

Ajouter un commentaire