Une amie avait prévu d’aller passer 6 mois à Londres, son mari ayant eu l’opportunité de travailler dans le cabinet partenaire. Ils devaient partir en juin, tout était prêt.
En octobre, elle nous dit dans un rapide message Skype qu’elle est enceinte. Ni une ni deux, le Boyfriend et moi ouvrons une bouteille de vin pour diner et analyser leur situation… et conclure que c’était un sacré mauvais timing, qu’ils auraient dû attendre leur retour, ça aurait été plus logique puisque, blablabla… Parce que bien sûr, c’est possible de partir avec le bébé, mais c’est sacrément plus compliqué de voyager avec un nourrisson.
Quelques jours plus tard, on a pu avoir une conversation plus longue et il s’avère que le bébé n’était effectivement pas prévu au programme ! “Ah oui, on se disait aussi…”.
Du coup, ils se sont arrangés et c’est le voyage qui est reporté de deux ans.
Toutes les naissances ne sont cependant désormais plus des « accidents » et on peut choisir quand avoir des enfants. La question reste alors de savoir quand est le bon moment, quand on a en parallèle un projet auquel on tient que ce soit une carrière ou voyager.
Dans un autre post, je disais qu’il valait mieux éviter les globetrotters si vous voulez avoir des enfants, mais c’est aussi surtout que voyager avec des enfants, c’est difficile parce qu’ils n’aiment pas tellement ça.
Quant à savoir s’il y a un bon moment pour avoir des enfants pour que ça n’affecte pas votre carrière, je crois que c’est mort. Même Alexandra Sublet, chroniqueuse sur France 5 a décidé d’arrêter de présenter C à vous pour passer plus de temps avec sa fille. Sa décision est en accord avec ce que la majorité des mères veulent : un boulot a mi-temps.
Avant de continuer, sachez que si vous cherchez à être heureux, ne faites pas d’enfants. Les études sont formelles : les couples sans enfants sont plus heureux que les couples avec enfants. Une fois les enfants partis, cependant, vous reviendrez presque – mais pas tout à fait non-plus – à un niveau de bonheur équivalent aux couples n’ayant pas eu d’enfants.
Le truc cependant, c’est que même si vous pensez maintenant que vous ne voulez pas d’enfants, statistiquement, il y a quand même de grandes chances que vous en ayez.
Et donc si vous voulez des enfants, mieux vaut planifier d’avoir fini d’ici l’âge de 35 ans, parce que après, ça se complique sérieusement. Ça veut dire commencer à l’âge de 30 ans, et donc trouver le mec avec qui vous voulez avoir des enfants à 28 ans. Ce qui implique de commencer à chercher sérieusement un mec dès 24 ans…
Même ma grand-mère, la sagesse incarnée à 80 ans, m’a bien expliqué qu’il valait mieux avoir des enfants jeunes « parce que comme ça, quand ils s’en vont, on peut encore en profiter et voyager ».
J’ai voulu lui expliquer que maintenant, on avait plus des enfants à 25 ans quand on s’embarquait dans de longues études, et puis je me suis souvenue que quand j’étais en 2ème année de droit, il y avait une nana enceinte et c’était tout à fait calculé. Sur le coup, j’avais pas très bien compris sa démarche. Mais à bien y repenser, c’est elle qui avait raison.
Tout d’abord, c’est vrai que les statistiques de divorce sont élevées pour les couples se mariant jeune mais le taux diminue à partir de 25 ans. Par contre, ça veut dire avoir un partenaire plus âgé car les hommes se marient en moyenne à l’âge de 32 ans.
Mais c’est surtout que quand on est à la fac, on a beaucoup de temps libre et on est aussi libre de l’organiser comme on veut sachant qu’il y n’y a que 2 TD par semaine pour lesquels la présence est obligatoire. Ensuite, le temps qu’elle finisse son master, son fils était déjà en âge d’aller à l’école, lui laissant du temps dans la journée pour préparer le barreau ou entrer à l’Ecole de la Magistrature.
Fait intéressant d’ailleurs : il y a beaucoup plus de femmes que d’hommes à l’ENM. La promo 2012 compte 82% de femmes. Donc je ne crois plus qu’il y ait d’inégalités entre les hommes et les femmes. Là où la parité bascule par contre, c’est quand une femme devient mère. Ses motivations carriériste ne sont plus la priorité ce qui explique que seules 30% des femmes atteignent les postes « hors hiérarchie » alors qu’elles représentent près de 60% du corps des magistrats.
Je ne sais pas ce qu’est devenu la jeune mère de ma promo mais pendant qu’une grande partie des femmes mettent un frein à leur carrière à 35 ans, elle a pu simplement progresser doucement et réellement attaquer les échelons les plus hauts dès 45 ans, une fois le ou les enfant(s) parti(s).
Alors, c’est peut être ça la solution, avoir des enfants à 25 ans. Quoique j’ai crû voir qu’on allait peut être pouvoir congeler ses ovocytes pour pallier à l’injustice causée par l’horloge biologique et les règles du milieu professionnel…
Bonne fête à toutes les mamans !
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Clairelle
Comme cela me semble triste de n’envisager l’accueil d’un enfant qu’en terme de timing, même si cette dimension n’est pas à négliger non plus! Mais quand on ne voit que cet aspect-là, je pense que c’est effectivement le signe que ce n’est pas le bon moment! Et non, toutes les études ne disent pas qu’être parent rend moins heureux! Celle menée par Sonya Lyubormirsky, une personnalité reconnue de la psychologie positive mène à des conclusions différentes!
http://pss.sagepub.com/content/early/2012/11/30/0956797612447798
Un enfant génère parfois des frustrations, surtout pour les mamans qui se retrouvent plus facilement tiraillées entre leur carrière et la maternité, mais aussi un regard neuf sur le monde capable de réenchanter le quotidien!
De plus, la contraception nous donne une illusion de contrôle total! Puisque nous pouvons choisir de ne pas avoir d’enfant, nous avons trop tendance à croire qu’à l’inverse, il suffit de décider que maintenant, c’est le bon moment pour que 9 mois plus tard bébé pointe son nez! C’est malheureusement plus compliqué que ça et les couples qui ont des difficultés à concevoir sont de plus en plus nombreux. Quant à l’âge idéal, j’ai dans mon entourage tous les cas de figures et tous les types de réactions, rien qui permettent de tirer des conclusions convaincantes!
En conclusion, le bon timing, c’est tout simplement quand on en a envie! Quand on commence à se rêver parent, à gagatiser devant les bébés, à théoriser sur nos futurs « principes » d’éducation qui ne tarderont pas à voler en éclats d’ailleurs et quand la question du timing ne nous semble plus aussi importante!
Une maman de deux enfants de « mauvais timing » -numéro 1 attendue trop longtemps, numéro 2 arrivé trop vite- mais qui ne regrette rien! (et qui n’a jamais autant voyagé!)
Clairelle
Ce lien est plus accessible que l’autre: http://www.psychologytoday.com/files/attachments/496/nelson-et-al-2012.pdf
Ariane
Mes parents n’avaient pas prévu que j’arriverais aussi vite. Ce qui ne les a pas empêcher de faire le tour de l’Amérique du Sud en sac à dos avec moi quand j’avais 3 ans, puis de s’expatrier avec 3 enfants de 7, 3 et 1 ans quelques années après. Et on est jamais aussi épanouis que sur la route!