« Fais ce dont tu as envie. Trouve quelque chose qui te plait et en travaillant assez et en étant suffisamment motivé, tu y arriveras bien ».
C’est un peu ça le message qu’on a reçu de la part de la génération X. Le problème c’est qu’à 25 ans, on essaye toujours de trouver ce qu’est notre « passion » et ce qu’on aime faire. Il y a trop de choix… et du coup, on a carrément l’embarras.
Et c’est vrai qu’on ne veut pas forcément gagner beaucoup mais qu’on veut faire quelque chose qui compte, quelque chose d’utile et de significatif, qui a de l’importance, que ce soit au boulot ou dans la sphère privée d’ailleurs. Mais alors, est-ce que je devrais travailler pour cette association qui promeut des nouveaux artistes, ou travailler pour une ONG en Afrique ? Est-ce que je ne devrais pas faire un stage en marketing à New-York ou soutenir la campagne des Verts ? Ou est-ce que je devrais me lancer cœur et âme dans une carrière « sérieuse », ne pas avoir de vie sociale mais gagner beaucoup d’argent ?
Et non-seulement, je peux choisir n’importe quelle carrière (l’une des caractéristique de la génération Y, c’est qu’elle est autodidacte), mais en plus, je peux choisir la ville, la région ou même le pays que je veux. Ma famille vit éparpillée en France et mes potes aux quatre coins du monde. Mais ce n’est pas un problème, parce que je peux garder contact avec tout le monde : « y a skype ! ». Et puis, aucune pression pour me caser et fonder une famille dans un futur proche : « vous avez bien le temps » a dit maman. « Fun times » quoi.
Et cette question du choix s’étend largement au delà de la sphère familiale ou professionnelle. Je peux choisir parmi une centaine de chaînes de télévision. Internet, surlequel je passe beaucoup trop de temps, est un trou noir d’informations dans lequel je finis régulièrement engloutie. Même le rayon shampoing du supermarché peut devenir le lieu angoissant où je dois prendre une laborieuse décision.
Bref, la vie au 21ème siècle est un choix constant. Et on peut vite tomber dans l’inaction simplement parce qu’il y a un nombre illimité de possibilités et qu’on ne sait pas qu’elle est la parfaite décision. Et c’est parce qu’on ne sait pas quel est le bon choix qu’on est nombreux à retourner régulièrement chez nos parents après la fac. On peut penser que c’est un problème. Vivre chez ses parents n’était pas la norme pour la génération X. Mais avoir expérimenter 8 différents jobs avant l’âge de 30 ans non-plus n’était pas la norme. Mais je pense que tant qu’on s’applique à déterminer ce qu’on veut et quel style de vie nous convient, habiter chez ses parents quelques années est une bonne option.
Par contre, il faut intégrer l’idée qu’il n’existe pas de décision parfaite. Que ce soit pour la marque du shampoing, la chaîne de télé à regarder ou la voie professionnelle à suivre, on ne peut baser ses décisions que sur les connaissances que l’on a à ce moment donné. Et c’est ça qui rend l’entrée dans le monde du travail aussi cool aussi. Si on prend une mauvaise décision et qu’on choisit une carrière qui ne correspond pas à ce qu’on veut, ce à quoi on est bon ou à son style de vie, on peut tout simplement la changer.
Nous sommes dans un monde qui propose un nombre quasi infini de possibilités, et peut être trop parfois. Mais si j’y réfléchis, je ne l’échangerais pas contre une vie déjà toute planifiée. Enfin la bonne nouvelle, c’est que j’ai pas à choisir de toute façon.
PS pour aider :
Pour ceux qui prennent toujours trop d’engagement ou qui sont plutôt dispersés, Derek Sivers recommande la technique du « hell yeah or no ». Si au moment de la décision vous ne sentez pas que vous avez envie de dire « ouais grave, carrément », alors dites non.
Et quand on commence à dire non à la majorité des choix qui s’offre à nous, on laisse davantage de place pour se lancer complètement dans cette rare chose qui nous donne vraiment envie de crier « Hell yeah! ». « Ce n’est pas si mal » ne suffit pas.
