Cet équilibre entre avoir raison et être gentil

papy et mamie Caro Hardy

Il y a quinze jours, j’ai emmené mes grands-parents en vacances en Champagne où ils ont rendu visite à une vieille amie pour qui ils vendent du champagne.

Mes grands-parents auront bientôt 83 ans. Ils habitent dans un lieu-dit près du petit village de 300 habitants de Saint-Christophe, en Charente. C’est à une quinzaine de kilomètres du QG et le Boyfriend et moi y allons manger quasiment tous les dimanches.

On n’y va pas par obligation, ni parce qu’on y boit du champagne en apéro. On y va parce qu’on y passe un bon moment.

Et nous ne sommes pas les seuls à passer voir comment ils vont ou s’ils ont besoin d’un coup de main. Même s’ils habitent au milieu de nulle-part, ils ont très souvent de la visite et ont une vie sociale bien remplie.

La raison principale, c’est que mes grands-parents sont fondamentalement gentils. Alors que beaucoup de retraités se plaignent de la solitude, je crois que ça ne tient qu’à eux et à leurs compétences sociales.

Quel que soit notre âge d’ailleurs : être gentil aide si on veut avoir des amis. Je sais que ça a l’air évident mais ça ne l’est pas toujours. En tout cas pas pour moi, parce que je préfère souvent plus avoir raison.

Mon grand-père râle beaucoup. Et quand on passe 4 jours en vacances ensemble, je dois dire que c’est un peu fatiguant. Ce qui m’agace en fait, c’est surtout quand qu’il dit n’importe quoi. Comme par exemple quand il regarde Zorro et que les autres aimeraient bien changer de chaîne parce que cette série est rediffusée pour la énième fois et qu’on a déjà vu tous les épisodes plusieurs fois. Ça, ça ne dérange pas trop : je n’ai pas de télévision et je n’ai ni avis, ni préférence sur la question du programme. Mais c’est quand il commence à arguer qu’il préfère regarder Zorro « plutôt que toutes ces émissions américaines » que ça m’énerve… parce que même si Zorro est diffusé en noir et blanc et date du temps où il n’y avait que 2 chaînes, ça reste une production des studios Disney qu’il aimait déjà lors de la première diffusion en France en 1965 !

Ça m’a énervé parce qu’il avait tort. Mais je n’ai rien dit. A quoi ça aurait servi ? Tout le monde dit n’importe quoi de temps à autre. Et la critique est futile. Qu’est-ce qu’il m’aurait répondu ? « Merci ma petite fille de souligner que je suis intellectuellement bien infèrieur à toi. Je vais maintenant aller me cacher dans les toilettes ».

Complètement inutile, n’est-ce pas ? Pourtant, je suis à peu près sûre qu’on a tous envie de faire une critique à quelqu’un ou que ça nous démange de les corriger. Sauf que des conneries, on en dit tous et même si j’aimerais effectivement bien que mon grand-père en dise moins, il vaut mieux que je m’occupe de gérer les miennes plutôt que de lui faire remarquer les siennes.

Me la fermer sur Zorro était la bonne chose à faire parce que ce sont mes grands-parents qui ont raison : ce qui importe, c’est d’être gentil pour que les gens nous aiment et ainsi ne pas mourir seul.

Je ne veux pas manquer le prochain article qui m'aidera à me lancer en freelance, me construire une activité qui me passionne et à avoir une vie pas banale ! Merci de promettre de ne pas me spammer :)

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  1. caroline

    « Personne n’est exempt de dire des bêtises. Ce qui est grave, c’est de les dire sèrieusement ». – Montaigne, Essais, Livre III

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